ON DIRAIT QUE C'EST NORMAL

Paroles Jeanne Cherhal
Musique Jeanne Cherhal
Interprète Jeanne Cherhal
Année 2006

Dernier volet, après Je suis liquide et Le tissu, du triptyque féministe qui, dans l'album L'eau, s'attaque aux traditions "millénaires" qui dévalorisent et mutilent le corps des femmes pour mieux le livrer au plaisir des hommes. Une mutilation au sens propre cette fois, l'excision, que Cherhal, fidèle à un de ses principes stylistiques les mieux établis, préfère suggérer que nommer.

EXCISION : L'AUTRE FÉMINICIDE
(L'Histoire n°465 ; Anne-Marie Moulin ; novembre 2019)

Aujourd'hui officiellement dénoncée, l'excision est pourtant une pratique encore généralisée dans certains pays, notamment africains. Pourquoi le combat contre cette mutilation sexuelle fut-il si tardif et reste-t-il difficile ?

Célèbre pour son combat contre les violences sexuelles infligées aux femmes, Denis Mukwege a reçu en 2018, avec la militante yézidie Nadia Murad, le prix Nobel de la paix, en récompense pour la lutte qu'ils ont menée l'un et l'autre contre le viol comme arme de guerre. Une occasion d'évoquer le drame historique de l'excision, ablation partielle ou totale du clitoris et des petites et grandes lèvres, parfois associée à l'infibulation, suture partielle de la vulve interdisant la pénétration. Soit une multitude de pratiques répandues sur plusieurs continents, attestées depuis l'Antiquité et qui toucheraient plus de 100 millions de femmes. En 1995, cet ensemble de pratiques a été globalement dénoncé par l'OMS sous l'appellation « mutilations génitales féminines » (MGF). Derrière ce qualificatif général, l'excision revêt pourtant dans les sociétés qui la pratiquent de multiples significations qui expliquent sa persistance en dépit des condamnations officielles.

Depuis 1983, une révolution médicale s'est produite : des chirurgiens reconstruisent désormais le clitoris. Le principe de l'opération est dû à Pierre Foldes en France, en 1983 (il a été le pionnier en Europe), et celle-ci est remboursée aujourd'hui par la Sécurité sociale. Mais mieux que la réparation vaudrait évidemment la prévention. Verrons-nous la fin d'un geste qui convainquit des hommes de religion, passionna les ethnologues, séduisit certains médecins, longtemps avant que son éradication ne devienne une priorité pour les spécialistes de santé publique ?

Curiosités européennes

La psychanalyse a accordé beaucoup d'attention aux mutilations rituelles des anciennes tribus et aux pactes d'alliance avec les dieux. Notamment en la personne de Marie Bonaparte - dont un téléfilm de Benoît Jacquot avec Catherine Deneuve, Princesse Marie, rappelait en 2004 la vie mouvementée. Élève du grand Freud lui-même, elle s'intéresse au rôle du clitoris dans le plaisir sexuel et, en 1930, elle entend parler en Angleterre de l'excision en Afrique par un élève kenyan de l'ethnologue Malinowski, Jomo Kenyatta, qui défend la coutume contre les empiétements des Occidentaux - il sera le premier président du Kenya. Mais c'est au Caire, en 1942, qu'elle observe pour la première fois des cas d'excision à l'Hôpital copte, d'où ses Notes sur l'excision publiées en 1948 dans la Revue française de psychanalyse.

Ce n'est pourtant pas au XXe siècle que l'Europe découvre l'excision. L'appellation « pharaonique », désignant la forme d'excision avec infibulation, nous projette dans l'Égypte ancienne, à l'ombre des pyramides où les momies montrent des traces d'infibulation. Hérodote mentionne ainsi l'excision dans ses Histoires. De même que le médecin Soranos d'Éphèse, venu de Grèce à Rome au début du IIe siècle. A la Renaissance, Montaigne s'étonne. Ambroise Paré, un médecin attentif au plaisir des femmes, s'indigne.

Au XIXe siècle, la clitoridectomie connaît même une véritable vogue en Europe. Le rôle du clitoris est connu des anatomistes depuis le XVIe siècle et, au XVIIIe, l'Encyclopédie décrit à l'article « Clitoris » la « verge de la femme » comme le siège électif du plaisir. Aussi des médecins - y compris des mandarins comme Paul Broca (1864) et Jean-Martin Charcot (1865), le grand neurologue de la Salpêtrière - en viennent-ils à préconiser l'ablation ou l'abrasion du clitoris pour lutter contre la masturbation, mère de tous les maux. Ajoutons à cela la théorie freudienne qui discrédite, au début du XXe siècle, l'orgasme clitoridien - celui de la femme immature - et voit dans le clitoris un obstacle à l'orgasme vaginal - désormais jugé fondamental pour la sexualité normale de la femme adulte -, et l'on comprend mieux pourquoi Marie Bonaparte choisit d'avoir recours à un déplacement chirurgical du clitoris. Inversement, certains exaltent à la même époque le clitoris au point qu'une ablation de son « capuchon » est proposée pour le « libérer ».

Le même couteau pour tous

Pour les ethnologues, la scène principale se situe dans l'Afrique profonde où la circoncision (dans les deux sexes) représente un « rite de passage », caractéristique d'un changement de statut sexuel et social. Les premières photos en Oubangui-Chari (Centrafrique) dans les années 1930 montrent une vieille femme brandissant son couteau au-dessus d'une jeune fille aux jambes écartées. Les ethnologues décrivent l'initiation associée à la circoncision et à l'excision : lors de la retraite dans la forêt, une classe d'âge se voit révéler par un ancien des secrets de la vie et des coutumes ; l'opération est pratiquée avec le même couteau pour tous, suivie d'une grande fête et du retour au village d'adultes solidaires et aguerris. Des récits analogues sont retrouvés chez les Peuls, les Dioulas, les Mossis, les Soninkés au Burkina Faso, les Malinkés en Guinée, les Abagusii au Kenya etc. L'initiation s'accompagne de rites agraires de fertilité et de pacte avec la nature. La rencontre du sexe circoncis avec la vulve préparée s'apparente aux soins de la terre fendue par l'araire.

On retrouve dans d'autres sociétés cette association entre circoncision et excision. En Éthiopie, trois religions plus ou moins ennemies se rencontrent sur un point : Juifs, musulmans et chrétiens ont pratiqué jusqu'à aujourd'hui les circoncisions masculine et féminine, en lien probable avec une tradition antérieure à la naissance des différentes religions. D'où les efforts tentés à plusieurs reprises pour se différencier. Par exemple, un roi chrétien, Zara Yakub, choisit au XVe siècle d'insister sur l'excision et de l'entourer d'un cérémonial. Au XVIIe siècle, les Jésuites voulant ramener l'Église locale dans le giron de Rome, faute d'empêcher circoncision et excision, les dégradent en de vulgaires coutumes. Les Juifs Falashas pratiquaient circoncision et excision ; ils ont abandonné cette dernière dans les années 1970 avec le départ en Israël. S'il existe des groupes sociaux avec circoncision masculine sans excision (par exemple au Maghreb et dans une partie du Moyen-Orient), il n'existe pas de sociétés avec excision sans circoncision.

La peur du plaisir féminin

Les connaissances anatomiques du XXIe siècle semblent justifier le parallèle entre ces deux pratiques. Selon les biologistes, le développement embryonnaire jusqu'au troisième mois est marqué par une double potentialité et la coexistence d'éléments mâles et femelles. Sous l'influence de facteurs hormonaux intervenant en cascade, chaque système évolue pour former les organes reproducteurs de l'un ou l'autre sexe, cependant que le pendant complémentaire s'atrophie. C'est ainsi que le clitoris peut être vu comme un sexe masculin résiduel, et le prépuce masculin comme un équivalent des petites lèvres.

Mais, sans même parler du risque d'anachronisme qu'il y a à utiliser ces considérations anatomiques dans l'étude de sociétés qui ne les connaissaient pas, ce parallèle ne doit pas occulter les significations radicalement opposées qu'ont pu recouvrir circoncision et excision. La circoncision masculine revient souvent à une exaltation du pénis dégagé de ses entraves. Le clitoris ou vestige masculin chez la femme (en soninké gange ou dard empoisonné) menacerait le pénis d'une blessure au cours du coït, et ferait obstacle à l'accouchement ; l'excision garantirait ainsi le déroulement de l'acte sexuel et de la reproduction.

Contrairement au désir masculin borné dans le temps par l'érection, celui des femmes est fantasmé dans beaucoup de sociétés comme permanent et jamais assouvi. L'une des raisons d'être de l'excision provient de l'obsession, exprimée par les mères comme par les futurs maris, d'un garde-fou pérenne pour réduire l'effervescence sexuelle des filles. Le parallèle entre les rites d'initiation est donc trompeur à tous égards. Le savoir transmis aux filles est limité, avant tout destiné à faire d'elles des épouses dociles et peu exigeantes. Les rites de passage renvoient finalement à la construction fondamentalement inégale, dans toutes les sociétés, de la différence entre hommes et femmes, avec son lot de valeurs ajoutées. Dans la plupart des cultures, y compris en Occident, la vaillance, l'impulsivité, l'autorité de l'homme s'opposent à la discrétion, la douceur, la passivité caractérisant la féminité, qui est à la fois le complément et l'antithèse de la virilité.

On comprend dès lors la colère des féministes d'aujourd'hui, qui retiennent de la pratique la subordination des jeunes aux vieux et des femmes aux hommes. « Des mères contre les femmes », se révoltait l'ethnologue Camille Lacoste-Dujardin en 1985. L'Unicef a organisé une journée annuelle contre l'excision à partir de 2004.

Pour autant, le parallèle entre circoncision et excision ne doit pas être tout à fait évacué, et les critiques qui, de plus en plus, les visent conjointement donnent une pertinence nouvelle à la comparaison. Aux États-Unis par exemple, où le traitement différencié de l'excision (tolérance zéro affichée) et de la circoncision (largement pratiquée, officiellement pour des raisons d'hygiène) soulève des questions sur un geste habituellement présenté comme bénin mais atteignant l'intégrité du corps. Beaucoup de nos contemporains acceptent malaisément ce rapprochement entre circoncision et excision, entre le signe de l'Alliance divine et une coutume perçue comme barbare. Il existe pourtant un lobby, y compris parmi les Juifs, revendiquant « l'autonomie génitale », c'est-à-dire la protection des enfants des deux sexes contre des blessures, quelles qu'elles soient, auxquelles ils n'ont pas consenti.

La diversité des luttes

La longue indifférence à l'égard de l'excision s'explique en partie par l'ignorance fréquente dans laquelle les femmes se trouvent de leur propre corps. Dernièrement, on a constaté que des conjoints d'excisées ignoraient l'état de leur compagne. Au moment de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) du Caire, en 1994, dans un pays où l'excision concernait plus de 90 % des femmes dont les coptes, le président Moubarak déclarait n'être pas au courant. Si, depuis la révolution de 2011, le sujet est sur la place publique, le gouvernement ne fait pas beaucoup d'efforts pour améliorer la situation.

Discrétion, pudeur et ignorance se conjuguent pour maintenir un silence qui a été rompu par des journalistes comme l'Américaine Fran P. Hosken, dont le rapport de 1979 utilisa pour la première fois le terme de mutilation. Les femmes excisées sont sorties du silence : l'Égyptienne Nawal El Saadawi avec The Hidden Face of Eve (paru à Londres), qui a fait scandale en 1980 ; la Somalienne Waris Dirie avec le best-seller Fleur du désert, en 1997.

Dans les années 1980, la lutte contre la pratique est partie de la découverte médicale de ses conséquences, comme l'infection par un instrument servant à tout le groupe de femmes, les hémorragies et, plus grave, la blessure accidentelle de l'urètre, cause d'incontinence, ou les cicatrisations et rétractions fibreuses, source de complications au moment de l'accouchement et de fistules vésico-vaginales et vagino-rectales qui empoisonnent la vie à un grand nombre de femmes en Afrique.

Cependant l'opposition actuelle à l'excision ne vise pas seulement la blessure physique et ses conséquences, mais aussi le retentissement psychologique de « blessures symboliques » (Bruno Bettelheim, 1971), le traumatisme durable et la douleur résiduelle compromettant une vie sexuelle harmonieuse. Traumatisme majoré et renouvelé pour certaines : Mohamed Mohamed-Abdi, le « Gandhi somalien », a dénoncé les souffrances de la réinfibulation après chaque accouchement, suivie de la réouverture par le mari au premier rapport.

C'est ainsi la conjonction de considérations proprement médicales et psychologiques qui a conduit à la lente mise hors la loi de l'excision dans la communauté internationale et petit à petit dans un grand nombre des pays où elle est pratiquée. Le Soudan interdit officiellement l'excision dès 1946, la Somalie en 1978, l'Égypte en 1997, le Sénégal en 1999, la Guinée-Conakry en 2001...

Le phénomène perdure pourtant, même s'il diminue. Des pays comme le Mali tentent d'embaucher les exciseuses comme agents de santé communautaires, après s'être assurés qu'elles ont « déposé les couteaux », et d'introduire dans les villages de nouveaux rituels chez les petites filles unies pour conjurer collectivement l'excision des ancêtres. Ce besoin de ritualisation est souligné par l'anthropologue Barkahoum Ferhati qui rappelle que, si le Maghreb ignore l'excision, il connaît un cérémonial de fermeture symbolique à la puberté pour préserver la virginité, et d'ouverture avant le mariage par une formule incantatoire. Il reste à trouver la façon de dire « non », le mot d'ordre des associations égyptiennes contre l'excision, de mener une lutte cohérente et efficace, d'autant que modalités et significations de l'excision continuent à évoluer, en fonction des contextes politiques, économiques et culturels.

Persistance

La dénonciation des manquements à l'hygiène au cours de l'excision a eu pour conséquence, dans nombre de pays, d'entraîner sa médicalisation sans la faire disparaître. Comme en Indonésie, où l'opération est couramment réalisée, dans des cliniques privées, par des chirurgiens. Plus redoutables que les exciseuses traditionnelles, ces derniers mettent à profit le calme de l'anesthésie pour extirper méthodiquement tout le tissu érectile, ainsi que les glandes sécrétant des fluides lubrifiant le vagin. Ailleurs, ainsi en Égypte ou en Guinée, certains praticiens choisissent de réduire l'excision à une blessure du clitoris, avec expression d'une goutte de sang qui satisfait la famille et surtout la grand-mère, gardienne des traditions. L'urbanisation et la modernisation ont par ailleurs vidé l'excision d'une partie de son sens quand elle est appliquée de façon individuelle, de plus en plus tôt, sans fête collective ni transmission de connaissances ni lien de groupe.

En situation de migration, au lieu de disparaître, elle a pu devenir un symbole de l'attachement au pays et de résistance à l'oppression des Blancs. Au Soudan et au Tchad, certaines ethnies qui ignoraient l'excision l'ont adoptée comme un signe d'islamisation prestigieux. Pourtant, dans l'islam, la circoncision (dans les deux sexes) n'est pas une obligation mais une coutume, appuyée dans le cas de l'excision sur le hadith ou dit du Prophète : « Effleurez et n'épuisez point, et les visages seront illuminés [par le plaisir] », ce qui revient à approuver une excision limitée dite encore sunnite.

La législation anti-excision peut ainsi devenir un cheval de bataille pour les opposants à l'occidentalisation. L'histoire est sujette à des rebroussements inattendus. L'excision peut repartir comme au Kurdistan irakien dans le contexte troublé que l'on connaît, ou même donner lieu à des revendications soudaines sur le Net en faveur d'une opération dite « de purification », de la part de militants islamistes dans une Tunisie qui, comme tout le Maghreb, ignorait l'excision.

Éduquer et reconstruire

En France, l'excision fait partie des difficultés en tout genre qui s'opposent à l'intégration des nouveaux venus. Aussi les associations comme le Groupe pour l'abolition des mutilations sexuelles (GAMS) mènent-elles parallèlement des actions et des débats. La France est le premier pays d'Europe à avoir défini l'excision comme un crime, en 1983, et des procès, dont le premier a eu lieu en 1988, ont amené au box des accusés des mères et des exciseuses. Depuis 2005, le risque d'excision dans le pays d'origine a pu servir au dossier de fillettes pour obtenir un titre de séjour. Dans ce cadre, certains préfets ont prévu un suivi par un gynécologue assermenté pour vérifier que l'enfant n'était pas ensuite excisée discrètement sur le territoire.

L'excision, qui paraît en sérieuse perte de vitesse, n'est donc pas encore une vieillerie à remiser au musée des horreurs : c'est un geste où le corps apparaît comme le brouillon, sans cesse remis sur l'ouvrage, de la construction de la différence entre les deux sexes. Or celle-ci ne s'opère pas au niveau des individus mais à celui du groupe, et la vraie difficulté tient dans le paradoxe qu'il faut faire vivre côte à côte excisées et non-excisées, sans rejet ni stigmatisation mutuels, si l'on veut obtenir un changement de la pratique.

C'est vrai en France ; c'est encore plus vrai dans les pays où l'excision fait effectivement partie de la tradition et où il peut être difficile de refuser ce qui paraît normal autour de soi. Dans les pays d'Afrique où se croisent des ethnies avec et sans excision, les mariages mixtes sont l'occasion de compromis, mais le refus est plus difficile là où la coutume est majoritaire et où les filles intactes ne trouveront pas de mari.

Dans les pays qui pratiquent l'infibulation, comme l'Éthiopie et la Somalie, des militantes nées dans le pays telle Bogaletch Gebre à Addis-Abeba se battent au grand jour pour faire évoluer la situation. Le documentaire Kimbidalé (« Entière ») d'Emmanuelle Labeau montrait en 2015 Madina Aidahis et Halima Issé sillonnant le pays des Afars, des nomades pauvres survivant dans des conditions très dures en milieu désertique. Elles y prônent, comme solution, la « conversion » par villages entiers, offrant aux non-excisées le soutien du groupe.

La « santé globale », nouveau mot d'ordre lancé pour remplacer « santé internationale », correspond à l'idée d'un droit universel à la santé dont les gouvernements devraient être les garants. Mais quelle est la référence de ce droit intervenant à travers les frontières ? Et comment œuvrer à la disparition de l'excision sans blesser inutilement celles qui l'ont subie et les parents qui croient bien faire, pour dépasser définitivement ce moment de l'histoire humaine ?

Les disparités entre les sexes, l'inégalité des héritages, les différences d'éducation et de liberté de décision ne s'effacent pas d'un coup de baguette magique et demandent une longue patience. En attendant, la reconstruction du clitoris offre un palliatif aux individus. Elle repose sur la découverte par Pierre Foldes et les urologues que l'excision, la plupart du temps, n'emporte pas la totalité du clitoris et qu'il subsiste un noyau de tissu érectile dans la profondeur de la vulve, qu'il faut dégager et qui peut avoir conservé une bonne sensibilité, voire une capacité d'orgasme. La clitoridoplastie s'associe en fonction des cas à une réfection plus complexe des tissus. Pierre Foldes n'est plus tout seul, plusieurs équipes fonctionnent désormais en France et en Europe et des femmes viennent du monde entier en espérant retrouver une sensibilité clitoridienne, mais surtout un sentiment bienfaisant d'intégrité, comme il ressort de leurs déclarations.

Pierre Foldes, le pionnier des reconstructions, s'en tient à une position pragmatique : il ne se prononce pas théoriquement pour ou contre l'excision, et dit intervenir à la demande devant la souffrance. La science médicale a donc son mot à dire sur la pratique, mais en définitive c'est aux citoyens et aux citoyennes de définir où passe selon eux la maltraitance sexuelle et de mettre fin à l'excision.

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