LES CHIENS DE FAÏENCE
Paroles | Jeanne Cherhal | |
Musique | Jeanne Cherhal | |
Interprète | Jeanne Cherhal | |
Année | 2004 |
La fonction cathartique de la chanson est à nouveau évidente pour Cherhal dans ce piano-voix avec quelques touches de violoncelle et dans ces mots pour essayer de "tenir chaud" au père adoré (cf. La station) que la maladie (dont la nature n'est pas précisée mais encore une fois seulement suggérée : cf. Sans titre, Douze fois par an) anéantit.
CHEMIN TOURNANT
(Sources du vent ; Pierre Reverdy ; 1949)
Il y a un terrible gris de poussière dans le temps
Un vent du sud avec de fortes ailes
Les échos sourds de l'eau dans le soir chavirant
Et dans la nuit mouillée qui jaillit du tournant
Des voix rugueuses qui se plaignent
Un goût de cendre sur la langue
Un bruit d'orgue dans les sentiers
Le navire du cœur qui tangue
Tous les désastres du métier
Quand les feux du désert s'éteignent un à un
Quand les yeux sont mouillés comme des brins d'herbe
Quand la rosée descend les pieds nus sur les feuilles
Le matin à peine levé
Il y a quelqu'un qui cherche
Une adresse perdue dans le chemin caché
Les astres dérouillés et les fleurs dégringolent
A travers les branches cassées
Et le ruisseau obscur essuie ses lèvres molles à peine décollées
Quand le pas du marcheur sur le cadran qui compte
Règle le mouvement et pousse l'horizon
Tous les cris sont passés tous les temps se rencontrent
Et moi je marche au ciel les yeux dans les rayons
Il y a du bruit pour rien et des noms dans ma tête
Des visages vivants
Tout ce qui s'est passé au monde
Et cette fête
Où j'ai perdu mon temps