J. Cherhal / Fleur de peau

Quand la "mélancolie de l'être" (cf. Racines d'or) exprimée dans le refrain ("tristesse à fleur de peau" et "insomnie / (...) à fleur de nuit") rejoint la sensibilité à tous les malheurs du monde évoqués dans les couplets (à commencer par "des voilures opaques" déjà dénoncées dans Le tissu) : le deuxième autoportrait de l'album L'an 40 tempère singulièrement la belle sérénité affirmée dans la chanson précédente. Fleur de peau est aussi le premier gospel de Cherhal, où des voix afro-américaines résonnent de luttes anciennes (l'esclavage, les droits civiques...) et suggèrent en même temps que le combat est sans fin pour que le monde ressemble un jour à celui dont rêvent les humanistes.