Barbara / Une petite cantate

Courte (moins de deux minutes) et essentiellement en piano-voix, "Une petite prière / Mais sans un signe de croix" pour Liliane Benelli, une des pianistes de L'Ecluse, amie de Barbara pour qui elle avait composé la musique de deux chansons (Ce matin-là ; Ni belle ni bonne) et que la mort vient de faucher à trente ans dans un accident de la route. Barbara insiste sur ce qu'elle doit à la défunte ("Les notes couraient faciles / Heureuses au bout de tes doigts / Moi j'étais là malhabile"), ressuscite des instants de complicité artistique ("Je te revois souriante / Assise à ce piano-là / Disant « Bon je joue, toi chante, / Chante, chante-la pour moi »), rythme la chanson par des "Si mi la ré si sol do fa" qui ne correspondent pas à ce qu'elle joue sur le clavier mais qui rappellent les fredonnements dont elle parsème nombre de ses chansons (ex.Ce matin-là ; Pierre), et elle tente ainsi, comme dans Nantes, de faire le deuil de la disparition prématurée d'un être cher.