PRÉCY JARDIN
Paroles | Barbara | |
Musique | Barbara | |
Interprète | Barbara | |
Année | 1981 |
Partant d'une évocation émerveillée du jardin de sa maison de Précy-sur-Marne, Barbara fusionne des thèmes esquissés dans La fleur, la source et l'amour, Perlimpinpin et Ma maison pour imaginer que ce jardin deviendra après sa mort "Un square", reflet du "paradis / Pour tous les enfants de Précy".
BARBARA A PRÉCY-SUR-MARNE
(Barbara Portrait en clair obscur ; Valérie Lehoux ; 2007 ; Editions Fayard / Chorus)
Chanson miroir. Wertheimer en écrit d'autres : Ma maison, par exemple, texte poétique et flamboyant, l'un des plus beaux de l'album. La maison en question est celle de Précy-sur-Marne, petit village en pleine campagne, à une heure de Paris. Qui la lui a indiquée ? Quand l'a-t-elle visitée ? Et avec qui était-elle quand elle a franchi pour la première fois le seuil de Précy ? Curieusement, sur ce point, les souvenirs des uns et des autres ne convergent pas toujours. Mais, au fond, peu importe. Ce que l'on sait, c'est qu'elle est vite tombée sous le charme de cette vieille demeure aux murs épais. Restait à trouver l'argent. Charley Marouani s'est arrangé.
Aux beaux jours de 1973, Barbara s'installe donc à Précy avec François Wertheimer. Elle met un terme à sa vie de nomade.
Pour elle, Précy devient plus qu'une maison : un fabuleux repaire qu'elle aménage à son image : décor soyeux de mille et une nuits, objets chinés un peu partout, salon chaleureux, chambre sombre. Romanelli y vient souvent : « De cette vieille bâtisse, elle a fait quelque chose de divin. Elle était tellement habitée, cette maison ! C'était vraiment elle. En la visitant, on sentait tout de suite quel personnage elle était. » Wertheimer approuve : « Précy, c'était l'antithèse de la rue Michel-Ange : la maison était toute fermée à l'extérieur, mais à l'intérieur elle avait un grand jardin, des fleurs partout, des chiens. Et puis toutes sortes de pièces : des lumineuses, des sombres, des petites, des grandes... La maison a changé sa vie... A moins que ce ne soit parce que sa vie changeait qu'elle s'y est installée ? » Ce qui est sûr, c'est que Précy marque un tournant capital.
En s'y installant, Barbara quitte définitivement Paris, délaisse le peu de mondanités auxquelles elle se prêtait encore, affiche désormais une solitude choisie et sereine. Elle y goûte le silence et découvre la nature. Elle se prend de passion pour les fleurs et les arbres de ce « monsieur Jardin » qu'elle regarde verdir ou rougir selon les saisons. Qui l'eût cru : c'est une révélation. « Je n'avais jamais vu le soleil se lever. Ou mal. J'avais entendu dire qu'on mettait une graine en terre et qu'il poussait une fleur, mais je ne l'avais jamais vu. Je ne savais pas ce que c'était un rouge-gorge. » (1)
Avec Barbara, l'ancien corps de ferme devient une maison cloître. Son bureau est à l'étage. Dans une grange attenante, elle aménage une vraie salle de répétitions. « Elle l'appelait son théâtre, reprend Romanelli. C'est là qu'on répétait avant de partir en tournée. Il y avait une scène, une sono... Tout pour répéter en conditions réelles. »
(1) Télérama, 25 février 1981.