MADAME
Paroles | Barbara | |
Musique | Barbara | |
Interprète | Barbara | |
Année | 1966 |
Créée en piano-accordéon-contrebasse (la formation musicale préférée de Barbara dans les années soixante) à Bobino fin 1966, Madame (à ne pas confondre avec la pièce de théâtre qui donnera son nom au dixième album de la chanteuse) est la troisième chanson, après Le bel âge et Si la photo est bonne, à inverser le schéma de l'inceste dont Barbara a été victime dans son enfance en évoquant la relation entre une femme d'âge mûr et un très jeune homme. Madame se situe également dans le prolongement de A mourir pour mourir : sa mère s'opposant à sa liaison, le jeune amant s'est suicidé. La chanson se présente ainsi sous la forme d'une lettre où la maîtresse répond à celle que la mère, désespérée, vient de lui envoyer pour lui demander "pardon de n'avoir pas compris / Ce qu'était [cet] amour". Mais les deux désespoirs sont incompatibles, et "madame" (le mot revient à la rime tous les deux vers) est renvoyée à sa morale bourgeoise ("Vous eussiez préféré, je vous retrouve là, / Qu'il fût mort en héros, madame") avec une cruelle sécheresse de ton ("Et vous vieillirez seule, madame").
LES SOUFFRANCES DU JEUNE WERTHER
(Johan Wolfgang von Goethe ; traduction de Bernard Grœthuysen ; 1774)