A MOURIR POUR MOURIR
Paroles | Barbara | |
Musique | Barbara | |
Interprète | Barbara | |
Année | 1964 |
Barbara chante Barbara, un titre qui claque comme pour en finir avec le temps où Barbara chantait les chansons des autres (ex.Barbara chante Brassens ; Barbara chante Jacques Brel), commence par A mourir pour mourir, un des sept inédits écrits spécialement pour cet album, le cinquième de la chanteuse. En douze quatrains sans refrain et en piano-contrebasse-voix, elle y célèbre, en mêlant encore une fois (ex.Le verger en Lorraine ; J'entends sonner les clairons) l'amour, la guerre et la mort, le choix de se suicider à "l'âge tendre" ("J'aime mieux m'en aller / Du temps que je suis belle / Qu'on ne me voie jamais / Fanée sous ma dentelle"). Ce choix, d'un romantisme exacerbé ("Sur un long voilier noir / La mort pour équipage / Demain, c'est l'au revoir / Je quitte vos rivages"), brise ainsi un des tabous les plus ancrés dans toutes les sociétés (y compris bien sûr la société judéo-chrétienne), ce qui relie la chanson, et ce n'est sans doute pas un hasard, à un autre tabou que Barbara a elle aussi vécu et chanté (à mots couverts, cette fois) : l'inceste (cf. Au cœur de la nuit).
LUCRÈCE
(Artemisia Gentileschi ; huile sur toile ; vers 1630-1645 ; collection privée)