L'AN 40

Paroles Jeanne Cherhal
Musique Jeanne Cherhal
Interprète Jeanne Cherhal
Année 2019

Textes d'un impressionnisme épuré, piano qui donne le la (et de plus en plus souvent en minimalisme répétitif), autoportrait / autofiction : L'an 40, le septième album de Cherhal, pourrait très bien s'appeler Histoire de J. (2), à ceci près que, s'il est d'un féminin absolu, il ne comporte aucun titre féministe. A moins de considérer que la chanson éponyme relève du genre : Cherhal y prend en effet encore une fois à contrepied la société et le jeunisme ambiant pour chanter sa sérénité de femme qui aborde la quarantaine "avec le sourire". L'an 40 est donc le premier autoportrait lumineux ("D'où vient cette lumière au-dessus d'elle ?") dans une œuvre qui se plaît à multiplier ceux où l'auteure renvoie une image très négative d'elle-même (ex.Mes problèmes de relation ; L'oreille coupée). Il est aussi, comme Douze fois par an, écrit à la troisième personne. Le mot "elle" en résonne d'autant plus que la moitié des rimes répondent à cette sonorité. L'omniprésence implicite d'une autre dans le texte oblige ainsi à se demander si L'an 40 n'est pas un autoportrait plus rêvé que réel.

L'ÉTRANGE DOUCEUR
(Hélène ou le règne végétal ; René-Guy Cadou ; 1951)

Comme un oiseau dans la tête
Le sang s'est mis à chanter
Des fleurs naissent c'est peut-être
Que mon corps est enchanté

Que je suis lumière et feuilles
Le dormeur des porches bleus
L'églantine que l'on cueille
Les soirs de juin quand il pleut

Dans la chambre un ruisseau coule
Horloge au caillou d'argent
On entend le blé qui roule
Vers les meules du couchant

L'air est plein de pailles fraîches
De houblons et de sommeils
Dans le ciel un enfant pêche
Les ablettes du soleil

C'est le toit qui se soulève
Semant d'astres la maison
Je me penche sur tes lèvres
Premiers fruits de la saison

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